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 Solution technique - Juin-Juillet 2018

N°101 - L’éclairage connecté dans l’habitat


Dans la maison, nombreux sont les usages de l’électricité connectés, numériques, wifisés… du chauffage aux stores en passant par l’audiovisuel. Depuis que l’éclairage a rejoint l’Internet des objets, les ambiances transforment les intérieurs comme les extérieurs.


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Avec le virage technologique apporté par la LED, il était évident que la lumière allait devenir très rapidement connectée, et pour cause : la LED est un semi-conducteur, donc un composant électronique, qui a permis de disposer d’un éclairage intelligent « en toute simplicité ». La lumière peut être pilotée, allumée et/ou éteinte dans des temps très courts (de l’ordre de la nanoseconde, c’est-à-dire de façon invisible pour l’œil humain) sans nuire à la durée de vie des produits, comme cela pouvait être le cas, par exemple, avec les minuteries associées à la fluorescence. Ce qui permet, entre autres, de bénéficier de dispositifs de détection de présence ou de niveaux de lumière du jour sans devoir refaire toute l’installation électrique. Idem pour ce qui concerne les changements de températures de couleur, d’intensité ou de couleur, ouvrant ainsi d’autres perspectives comme la programmation de scénarios lumière, l’interopérabilité avec d’autres dispositifs, la commande à distance, bref, à la fois un usage et une utilisation intelligents de l’éclairage pour une sécurité et un confort accrus.
Cependant, afin de rendre cet éclairage intelligent, les équipements doivent s’appuyer sur un protocole.

Des protocoles pour communiquer
Qu’est-ce qu’un « protocole » ? Il s’agit d’un outil indispensable, véritable canal de communication, qui offre aux différents équipements la possibilité d’échanger des informations entre eux. Sans lui, aucun dialogue n’est possible. Deux modes de transmission sont fréquemment utilisés : mode filaire (la connexion s’effectue via des fils électriques) et le mode radio (sans modification de câblage). Citons, parmi ceux qui sont le plus utilisés : KNX, Zigbee, Loxone. Les protocoles « ouverts » peuvent communiquer avec des appareils d’une marque différente, tandis que ceux dits « fermés » ne fonctionnent qu’entre eux, en circuit fermé donc, et ne sont compatibles qu’avec les équipements d’un même fabricant.
Autre paramètre indispensable : une connexion à Internet permanente disponible au sein de l’habitation, bien sûr. Comme l’explique une des fiches de Qualibat, c’est en règle générale la box Internet, mise à disposition par le fournisseur d’accès, qui joue le rôle de passerelle afin de délivrer un signal Wifi dans toute la maison. Le réseau Wifi permet de relier par ondes radio plusieurs appareils (ordinateur, routeur, smartphone, box Internet, etc.) au sein d’un réseau informatique afin de permettre la transmission de données entre eux. La portée peut atteindre plusieurs dizaines de mètres en intérieur (généralement entre une vingtaine et une cinquantaine de mètres) s’il n’y a aucun obstacle gênant (mur en béton, par exemple) entre l’émetteur et l’utilisateur.
En complément du Wifi, les objets connectés qui peuvent être déployés dans la maison afin d’économiser l’énergie ou d’apporter davantage de confort, utilisent également le Bluetooth. Ce standard de communication permet l’échange bidirectionnel de données à très courte distance en utilisant des ondes radio UHF (ultra-haute fréquence). Il peut remplacer par exemple les câbles entre ordinateurs, tablettes, téléphones mobiles, entre eux ou avec des imprimantes, scanneurs, claviers, souris, manettes de jeu vidéo, etc.

em101 ST 2ptPourquoi une lumière connectée ?
Plusieurs raisons viennent s’ajouter au simple plaisir de bénéficier d’un éclairage de qualité : la sécurité, les économies d’énergie et, bien entendu, le bien-être.
En quoi l’éclairage peut-il « sécuriser » la maison ? En fait, il joue un rôle dissuasif non négligeable. La grande majorité des intrusions a lieu en l’absence des occupants ; or, si les lumières de la maison sont allumées, elles peuvent faire croire à une présence à l’intérieur. Avec les systèmes disponibles sur le marché aujourd’hui, il devient très simple de programmer l’allumage de l’éclairage à distance à partir d’un PC ou d’un smartphone. Et avec les protocoles ouverts, les équipements peuvent même communiquer entre eux, par exemple, l’éclairage et l’alarme sonore. Comme la LED permet l’intégration facile de capteurs de présence, l’éclairage peut aussi se déclencher à n’importe quel moment : placé à l’entrée du jardin ou en façade de la maison à proximité des accès, il peut dissuader bien des tentatives d’intrusion. Autre intérêt : les économies d’énergie. La gestion permet en effet de programmer et de piloter l’éclairage en fonction des heures, des pièces et de l’activité dans la maison. Par exemple, il est possible d’installer des systèmes de détection de mouvement dans des endroits stratégiques où l’on oublie souvent d’éteindre : la cave, le garage, la salle de bains, les sanitaires et même programmer l’extinction de tous les points lumineux de la maison à partir d’une certaine heure. Pour affiner cette gestion, certains systèmes permettent même de vérifier et de contrôler les luminaires à distance.
Mais, qu’il s’agisse de fabricants de systèmes de gestion, d’appareillages électriques, de luminaires, tous mettent l’accent sur le confort apporté grâce à l’intelligence de ces systèmes.

em101 ST 3ptIntelligence rime avec ambiances
Le premier élément de confort passe par la création d’ambiances lumineuses distinctes selon les pièces. Jusque-là rien de nouveau : il y a bien longtemps que tout un chacun différencie l’éclairage d’une pièce à l’autre, ne serait-ce que par le choix des luminaires. Réglettes et suspensions dans la cuisine, lampes à poser et lampadaires dans la pièce à vivre, spots et encastrés dans la salle de bains, lampes de chevet et lustres dans les chambres, etc. Avec les technologies classiques, le problème résidait dans le fait que, bien souvent, l’éclairage restait ainsi figé pour de nombreuses années, tout juste si les intensités changeaient.
Aujourd’hui, les dispositifs connectés offrent la possibilité de non seulement adapter l’éclairage à chaque pièce sans nécessairement changer l’appareil pour ce faire, mais aussi au moment de la journée, à son humeur, à l’activité. Pourquoi devrait-on bénéficier de la même intensité le matin que le soir lors d’un dîner familial ? Pendant les temps de lecture et lorsque l’on fait la fête ? Lorsque l’on se concentre sur un travail et lorsque l’on regarde un film ?
Comme il est intelligent, l’éclairage connecté, peut se moduler en intensité, en température de couleur, changement de couleur, et ce plusieurs fois par jour, par une simple touche. Les applications disponibles permettent de programmer plusieurs ambiances, il n’est même plus nécessaire de reconfigurer le scénario à chaque changement : il est pré-enregistré.
Cela est vrai aussi bien pour l’intérieur que pour l’extérieur où il est désormais aussi facile de jouer sur les ambiances : terrasse, jardin, coin barbecue, abords de piscines.
Dernières fonctionnalités disponibles : des systèmes permettent même d’adapter la lumière à la musique, au film, voire aux jeux vidéo…

Isabelle Arnaud

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