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 Solution technique - Octobre 2015

OComment choisir un système de protection périmétrique ?


De nombreuses technologies complémentaires viennent compléter la stratégie anti-intrusion d’un site donné. L’approche numérique permet aujourd’hui de connecter plusieurs systèmes afin d’élever le niveau de service et d’améliorer l’efficacité de la protection.

 

em79 ST 1 ptComplémentaire à la protection anti-intrusion des bâtiments, la protection périmétrique consiste à avertir l’exploitant d’un site lorsqu’une intrusion a lieu. Plus précisément, il s’agit de protéger un périmètre donné autour d’un bâtiment, de véhicules ou de tout autre bien. Premier atout : en cas d’intrusion, l’alarme est donnée bien avant une tentative d’effraction sur le bâtiment ou sur le bien. Selon l’aspect critique du site et le cahier des charges précis de l’exploitant, les différentes technologies présentes sur le marché trouvent chacune leur place : barrière infrarouge, détection laser, vidéo détection dynamique, vidéo détection infrarouge, câbles de détection sensitifs, câbles de détection haute fréquence, détecteurs de mouvement infrarouge, radars, câbles capteurs à fibre optique, accéléromètres… Certaines technologies sont conçues pour la détection d’approche, d’autres pour déceler le franchissement d’une limite, d’autres encore pour alerter d’une présence dans une zone donnée.

Protection résidentielle
En première approche, la détection/protection périmétrique est aujourd’hui disponible pour le secteur résidentiel. Des solutions à coût relativement abordable permettent de déployer une stratégie de pré-alarme lors d’une intrusion sur la parcelle privée de la résidence. Concrètement, un faisceau laser ou une barrière infrarouge délimitent le périmètre à protéger avec une portée variable de 10 à 60 mètres selon le système. Tout franchissement déclenche alors une action. Lorsque l’alarme est enclenchée, il est possible de déployer un scénario de pré-alarme (bip discret précisant à l’intrus qu’il est repéré, allumage de luminaires extérieurs, fermeture de volets roulants électriques…). Ce scénario dépend des automatismes mis en œuvre dans la maison. La solution de protection périmétrique joue uniquement le rôle de « capteur ». Lorsque l’alarme est hors service (occupants sur site), la détection permet de déclencher l’allumage des luminaires extérieurs lors de déplacements nocturnes.
Certains systèmes permettent de gérer des zones de non-détection ou d’effectuer des réglages fins, par exemple pour s’affranchir des déclenchements intempestifs liés au passage des animaux domestiques ou sauvages. En général, il s’agit de boîtiers autonomes fonctionnant sur pile ou batterie longue autonomie et communiquant avec une alarme ou un système central par radio. Il existe toutefois des équipements avec un lien filaire de type IP et une alimentation PoE (Power over Ethernet).
Les systèmes infrarouges s’installent sur les murs extérieurs de la maison ou de la propriété. Dans la limite de distance admissible et pour une architecture simple, il suffit donc a priori de quatre éléments pour ceinturer la zone à protéger.

 


Qui sont les installateurs ?
Qui installe les systèmes de protection périmétrique ? À l’origine, il s’agit notamment des spécialistes de l’alarme anti-intrusion et des intégrateurs spécialistes de la sécurité. Cependant, de nombreux électriciens ont franchi le pas ces dernières années. Si le marché leur est facilement accessible, le passage par la case formation reste indispensable, car de l’installation dépendra la pertinence du système en exploitation, dans le cadre de sérieux enjeux vis-à-vis de l’exploitant et de l’assureur du site. Tout déclenchement intempestif et fausse alarme est aussi un vecteur de surcoût.


Sites professionnels
Les sites professionnels présentent des dimensions parfois très importantes. De fait, la première question à se poser concerne le périmètre à couvrir : une caméra thermique pourra analyser une situation jusqu’à 60 mètres, tandis qu’une solution de détection de franchissement de clôture par fibre optique est capable de couvrir une distance de plusieurs kilomètres. La barrière infrarouge, assure, quant à elle, une portée de 100 mètres maximum en considérant tout type de météo. En effet, ces barrières sont réputées moins efficaces en conditions difficiles : brouillard, intempéries… Les accéléromètres sur clôture permettent, eux, d’équiper jusqu’à 3 500 mètres de clôture.
En phase de mise en œuvre, l’installateur sera sensible aux fonctionnalités d’auto-apprentissage, en particulier pour les barrières infrarouges. Les modules d’alignement automatique des faisceaux IR facilitent grandement la tâche. Mais, là encore, l’étape de formation est nécessaire, afin d’éviter de perdre du temps sur site et de tirer profit des meilleures caractéristiques du système. L’interface avec les autres systèmes a aussi une grande importance. Il existe différentes solutions : contact sec filaire, réseau filaire via un bus de données ou encore liaison radio locale. L’alimentation électrique des équipements déportés est généralement assurée par un câble, sous 12 V pour les petits systèmes proches ou sous 230 V pour les installations distantes, afin de limiter les pertes en ligne. Toutefois, l’alimentation électrique est parfois possible en toute autonomie grâce à un capteur photovoltaïque couplé à une batterie. L’électronique de telles solutions est évidemment conçue pour consommer moins d’énergie que les solutions sur secteur. Ce qui peut apparaître comme un gadget permet parfois de réduire drastiquement les coûts d’installation en évitant les tirages de câbles d’alimentation.
Connue depuis environ trois ans, la technologie de protection périmétrique laser commence à susciter l’intérêt sur un marché jusqu’alors occupé majoritairement par les barrières IR. Quels atouts apporte-t-elle par rapport à la barrière infrarouge ? Il s’agit de créer un mur de détection virtuel qui épouse la forme du terrain et dans lequel l’installateur peut configurer des portes et des passages virtuels. Cette technologie, très souple lors de la mise en œuvre, demande en revanche une part importante de paramétrage. C’est un fait, la technologie laser reste plus délicate à prescrire et à mettre en œuvre.

Privilégier la qualité pour éviter les alarmes intempestives
L’acquisition d’une solution de protection périmétrique doit être en phase avec les attentes de l’éventuelle société de télésurveillance. D’où l’intérêt de fiabiliser au mieux l’installation pour éviter les fausses alertes et les déplacements sur site coûteux. Ainsi, le meilleur produit dans une situation donnée sera celui qui présentera le rapport « fiabilité de détection » sur « taux de fausses alarmes » le plus élevé. La qualité de l’installation, mais aussi celle du choix de l’équipement auront des conséquences importantes sur l’exploitation du système et sur son taux de fausses alarmes. Ces dernières demeurent en effet le point délicat de la protection périmétrique. La présence de caméras sur le site contribue à la levée de doute, afin d’éviter le déplacement systématique d’un vigil. La commercialisation de solutions de protection périmétrique sur IP (Internet Protocol) donne la possibilité de communiquer avec un logiciel de gestion vidéo. Avantage : la caméra s’oriente directement vers la zone de doute. Ce point souligne l’importance de l’interopérabilité entre systèmes.
Enfin, la précision de détection, c’est-à-dire la localisation de l’intrusion, dépend du nombre de zones de détection distinctement aménagées. Plus une zone est précise et localisée, plus finement elle permettra de piloter une caméra dôme pour lever le doute.

Michel Laurent

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