Numéro Spécial N°3 - Fin de la fluorescence : quelles alternatives ?La fin de la fluorescence va-t-elle booster les rénovations en led ?

Deux textes européens ont banni récemment la fluorescence : l’un pour des raisons d’écoconception des produits, avec des niveaux d’efficacité énergétique et de limitation du mercure dans les lampes : il s’agit du règlement 2019/2020, appelé aussi SLR, pour single lighting regulation (en français : règlement unique pour l’éclairage) ; l’autre texte pour exclure les substances dangereuses en général, c’est la directive « RoHS » pour restriction of hazardous substances (en français : limitation des substances dangereuses) : les lampes fluorescentes et à décharge, qui contiennent du mercure, sont donc concernées.
Attention : c’est la mise sur le marché européen qui est interdite par la directive RoHS. Les tubes fluorescents et les lampes fluocompactes doivent être remplacés dans les installations selon un calendrier qu’il appartient au maître d’ouvrage de déterminer. Il peut être important pour lui de programmer toutefois ces modifications dans un délai proche, car cela lui permettra de respecter une autre obligation, celle de réduire ses consommations d’énergie globales.
En effet, comme le stipule le décret n° 2019-771 (dit « décret tertiaire » ou « Éco-énergie tertiaire »), codifié dans la section 8 du Code de la construction, « Obligations d’actions de réduction de la consommation d’énergie finale dans les bâtiments tertiaires », les propriétaires ou preneurs à bail de bâtiments de plus de 1 000 m² doivent réduire sans tarder leurs consommations. Passer à des solutions leds qui offrent des gains énergétiques faciles, rapides et mesurables est à considérer.
Un autre texte oblige les mêmes maîtres d’ouvrage à mettre en œuvre des systèmes de gestion des usages énergétiques du bâtiment, il s’agit du décret dit « BACS » (pour building automation and control systems, ou systèmes d’automatisation et de contrôle du bâtiment), codifié dans les articles R175-1 à 6 du Code de la construction. Mais pour toute rénovation de l’éclairage dans le bâtiment non résidentiel qui n’entre pas dans le cadre d’une « rénovation globale », depuis 2018, les articles 43 et 44 de la RT par élément exigent déjà d’installer des automatismes, d’ailleurs plus performants et proches des utilisateurs que les BACS.
C’est l’objectif minimal de programmation du maître d’ouvrage qui décide de rénover, à l’occasion de la disparition des sources fluorescentes, pour se conformer au décret tertiaire, et être BACS compatible. En revanche, l’installation de lampes ou tubes leds en remplacement des lampes fluocompactes ou tubes fluorescents, qui n’est pas une opération de rénovation mais plutôt du ressort de l’entretien et de la maintenance, peut être étudiée si l’installation en sources fluorescentes est récente et en bon état.
Si le remplacement des luminaires (ou même le rétrofitting) mobilise un investissement plus important, c’est aussi l’occasion de réaliser une étude d’éclairage, qui permet d’améliorer les performances de l’éclairage, parfois de réduire le nombre des appareils dans le cas de leur remplacement, et d’exploiter le potentiel numérique du réseau d’éclairage au bénéfice d’une gestion fine du bâtiment.

 

Isabelle Arnaud
Électro magazine

Téléchargez le pdf du Numéro Spécial N°3 - Fin de la fluorescence : quelles alternatives ?

Copyright 2013 - Magazine des professionnels de la Filière Électrique - Électro magazine