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 Dossier - Mai 2016

Éclairage des bureaux :  la performance au service du bien-être


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« L’éclairage LED à l’épreuve du moins-disant »

Avec encore plus d’économies – énergie et maintenance – et de flexibilité dans la commande, les luminaires LED s’imposent : leur taux de pénétration dépasse aujourd’hui les 50 % sur de nombreux marchés, dont l’éclairage des bureaux.
L’offre est pléthorique – 2 600 exposants au dernier salon de Francfort – et la filière doit s’interroger quant aux performances annoncées et aux responsabilités engagées ; la justice allemande a condamné récemment un fournisseur de luminaires LED qui affichait des flux lumineux trop flatteurs. En France, le comité technique du Syndicat de l’éclairage(1) a participé à la mise au point et traduit la norme IEC 62717 – Exigences de performance des modules LED –, applicable également aux luminaires LED, mettant ainsi à disposition un référentiel sûr et objectif. Les fournisseurs sont donc capables de prouver qu’ils respectent cette norme, démontrant la qualité de leur offre, et d’argumenter auprès du client peu informé qui « veut de la LED », comme si ce terme valait label de qualité… et qui risque d’acheter « un chat dans un sac ».
Afin d’aider les sociétés qui ne disposent pas de moyens de test, le Syndicat de l’éclairage s’est engagé récemment auprès du laboratoire Piséo, créé pour la filière, qui réalise les essais et délivre les certificats. Mais un produit performant ne suffit pas. Un bon éclairage tertiaire, c’est un projet calculé selon la NF EN 12464, qui prend en compte l’énergie, mais aussi l’ergonomie et l’absence d’inconfort au poste de travail. Ces étapes sont essentielles.
En tant qu’organisation professionnelle représentative de l’industrie, le Syndicat de l’éclairage entretient des relations directes avec l’Ademe et les ministères concernés pour que les installations respectent des exigences minimales et en négocie actuellement la révision pour les rénovations. Il est par ailleurs référent pour l’élaboration des niveaux de performances des CEE avec, pour la période 2015-2018, entre autres opérations standardisées, celle dédiée à l’éclairage tertiaire, « Luminaires LED pour l’éclairage général » qui s’applique aux bureaux.
Quant à l’éclairage intelligent, outre le fait qu’il commence par des luminaires performants, il doit inclure un projet d’éclairage, la détection de présence et de lumière du jour en continu et s’exprimer réellement quand la lumière devient un élément du bien-être et de la motivation, ainsi qu’un relais de communication dans un monde connecté. Mais, là aussi, attention aux miroirs aux alouettes, toujours éblouissants !

Dominique Ouvrard, délégué général adjoint, Syndicat de l’éclairage

(1) Depuis plus de soixante-dix ans, le Syndicat de l’éclairage rassemble les fabricants de lampes, luminaires et systèmes de gestion qui engagent leur marque et leur réputation pour apporter au marché des solutions d’éclairage durables, économiques et rationnelles.


Éclairage des bureaux :  la performance au service du bien-être


L’un ne va pas sans l’autre : il n’est plus tabou, loin de là, de parler de bien-être au travail, en particulier lorsqu’il s’agit d’éclairage. Le concept, de plus en plus ancré dans la pratique, n’en occulte pas pour autant les performances des solutions, LED évidemment, qui visent la réduction des consommations, mais aussi la qualité de la lumière, tant en matière d’efficacité lumineuse que de flexibilité des produits.

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Avec les changements technologiques apportés par les solutions LED et les outils de gestion, voire de communication, on pourrait oublier les fondamentaux qui s’appliquent à l’éclairage des bureaux, en particulier la conformité des luminaires à la norme européenne EN 60 598-1. Soulignons que les fabricants proposent aujourd’hui des produits qui, non seulement répondent à ces exigences, mais vont bien au-delà, compte tenu des réglementations liées à la réduction des consommations d’énergie, de l’amélioration des optiques et des nouvelles technologies telles que des systèmes de gestion sophistiqués qui fonctionnent de façon intelligente et automatique.
em85 doss1Rappelons aussi que l’éclairage des bureaux doit répondre aux exigences de la norme NF EN 12464, qui donne des niveaux d’éclairement moyens à maintenir. Cette valeur constitue le seuil en dessous duquel l’éclairement moyen possible et disponible de la surface considérée ne peut pas descendre et le moment où une opération de maintenance doit être déclenchée. Ce niveau est donné pour la surface de référence de la zone de travail, qui peut être horizontale, verticale ou inclinée. Le niveau d’éclairement recommandé est de 500 lux sur le plan utile, mais il ne s’agit pas d’obliger tous les utilisateurs à s’éclairer à ce niveau ; l’idée est de permettre à ceux qui en ressentent le besoin, pour des raisons d’ergonomie et de confort visuel (travailleurs âgés, personnes souffrant de troubles visuels, etc,) de pouvoir l’atteindre.
La norme donne également des valeurs relatives à l’éblouissement, paramètre qui traduit la sensation d’inconfort produite par des surfaces brillantes dans le champ visuel et qui peut provenir directement ou par réflexion de luminaires brillants ou des fenêtres.
L’évaluation de l’éblouissement d’inconfort est déterminée grâce au taux d’éblouissement unifié (UGR) de la Commission internationale de l’éclairage. Ce calcul est fourni par les fabricants ou les bureaux d’études spécialisés. Il doit être de 19 dans les bureaux. Pour une qualité de lumière optimale, l’indice de rendu des couleurs (IRC) doit être au moins égal à 80 dans tous les locaux.

Encastrés carrés pour l’éclairage général
em85 doss2C’est encore l’encastré 600 x 600 que l’on trouve le plus souvent pour l’éclairage général des bureaux, pour des raisons de facilité d’installation, en particulier dans le cas de rénovation.
Généralement, dans les locaux tertiaires, la méthode consiste à diviser les espaces en strates parallèles, uniformes et homogènes en implantant les luminaires de façon rigoureuse à des endroits précis (implantation déterminée par le projet d’éclairage). C’est bien sûr la photométrie et les optiques qui, en premier lieu, déterminent le choix des appareils, puis l’esthétique (forme, dimensions, matériaux).
Disano Illuminazione propose par exemple PanelTech UGR < 19 – A et annonce déjà la performance dans le nom de l’appareil ; au contrôle de l’éblouissement conforme à la norme EN12464, s’associent un indice de rendu des couleurs de 93 et une efficacité lumineuse de 105 lm/W et ce, quelles que soient la version, 3 000 K ou 4 000 K et les puissances. « Ce luminaire offre une durée de vie de 50 000 heures (L70/B50) et il est gradable de 0 à 100 % en version standard 0-10 V », précise Frédéric Biancardini, directeur général, Disano France.
em85 doss4Chez Thorn, les lignes simples et fluides du IQWave présentent une esthétique moderne et sobre pour une diffusion de la lumière directe/indirecte. L’optique « MV tech » produit une uniformité élevée et un excellent contrôle des éblouissements (UGR <19) pour une efficacité lumineuse du luminaire qui peut atteindre 103 lm/W. Grâce aux différents détecteurs intégrés, il est possible de créer des systèmes de gestion flexible adaptés aux besoins. De plus, la solution RF (radio-fréquence) sans fil, convient aux rénovations simples ne nécessitant pas de recâblage. Des détecteurs à micro-ondes et infra-rouge (PIR) intégrés sont également disponibles. Le luminaire se décline en trois températures de couleur 3 000 K, 4 000 K, et 6 500 K, avec un IRC > 80. À 50 000 h, 90 % du flux est maintenu (L90B50).
em85 doss5De conception de moins en moins classique, l’encastré a connu, comme les autres luminaires, un développement considérable en ce qui concerne les possibilités de gestion de l’éclairage. Outre le confort accru qu’elle présente, une gestion automatique de l’éclairage peut conduire à des économies de plus de 65 % des consommations selon les systèmes utilisés. Les versions à allumage multiple et à gradation aident à mieux gérer l’installation d’éclairage en mettant en œuvre des automatismes tels le luminaire Rana LED de Feilo Sylvania, qui est disponible en version gradable en 1-10 V, Dali ou Organic Response [Encadré]. Son flux lumineux atteint 6 050 lm pour une efficacité lumineuse de 100 lm/W et un UGR < 19. Il est disponible en blanc chaud (3 000 K) et blanc confort (4 000 K) et existe en deux formes, carrée (600 x 600 mm) et rectangulaire (1 200 x 300 mm).
Outre l’allumage et l’extinction par détection de présence, les dispositifs de gestion intégrés offrent la possibilité de faire varier l’éclairage en fonction des apports de lumière naturelle, ce qui permet d’adapter l’intensité de lumière aux besoins et de conserver en permanence un même niveau d’éclairement.
em85 doss3La création d’ambiances lumineuses peut désormais être programmée pour toute la journée sans que l’utilisateur ait besoin d’intervenir. Ces applications s’étendent aux bureaux dans lesquels la température de couleur peut varier, reproduisant le rythme des changements naturels de la lumière du jour, à l’instar de l’encastré Illusion LED TW de Riegens. « SG Lighting vient de racheter la marque danoise Riegens, qui développe des luminaires pour l’éclairage intérieur depuis 1956, explique Rémy Leblanc, directeur de SG Lighting France. Le portfolio comprend de nombreuses gammes dédiées à l’éclairage des bureaux, dont la série Illusion LED Tunable White, qui offre la particularité de pouvoir varier la température de couleur de 2 700 K à 6 500 K. »
em85 doss6Les appareils encastrés s’effacent totalement devant la lumière qu’ils produisent, pour s’intégrer complètement dans l’architecture. Ainsi, Ledvance, dont les produits seront commercialisés à partir du 1er juillet 2016, a développé les encastrés LED Panel de 10,5 mm d’épaisseur, qui s’installent très facilement dans tous les types de faux plafonds. « Ils peuvent remplacer les appareils classiques équipés de T5, 3 × 14 W et 4 × 14 W pour un meilleur confort lumineux et des économies d’énergie importantes », explique Luc Soitel, chef produits, Ledvance. Ils présentent une efficacité lumineuse de 110 lm/W et proposent trois températures de couleur (3 000 K, 4 000  K et 6 500 K).  Une version UGR < 19 avec diffuseur prismatique est particulièrement recommandée pour l’éclairage des bureaux.
em85 doss7Mentionnons aussi une « petite jeune » sur le marché de l’éclairage, mais une matriarche de presque 50 ans dans le domaine des fils et câbles électriques, Câblerie Daumesnil, qui a créé la marque Menil en 2014, dédiée à l’éclairage des secteurs tertiaire et de l’industrie. Parmi les gammes dédiées à l’éclairage intérieur, Adrien Juif, directeur commercial, présente Led Meniled : « Nous avons lancé un panneau LED 600 x 600, le Split LED Flat, qui se décline en quatre puissances différentes et des flux allant de 2 800  à 3 200 m et ce, en deux températures de couleur, 3 000 K et 4 000 K. » Le luminaire, qui offre un indice de rendu de couleur supérieur à 85, se décline également en applique et suspension.

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Système de gestion Organic Response
em85 doss encad1. Dès que le capteur détecte une présence, le luminaire déclenche l’allumage à 100 %. Il communique avec les luminaires voisins pour leur signaler qu’une personne approche.
2. À la réception de ce message, les capteurs suivants déclenchent l’allumage des luminaires à 80 % et transmettent l’information aux luminaires suivants.
3. La troisième série de luminaires capte à son tour le signal et allume à 60 %.


 

Les suspensions à l’honneur
em85 doss10Si, dans le tertiaire, la dalle carrée 600 x 600 fait encore loi, par habitude sans doute, les fabricants développent de plus en plus de suspensions aux designs plus diversifiés qui épousent les formes architecturales. Les dimensions se font plus discrètes, les profilés plus fins, les formes plus élégantes, les matériaux jouent sur la couleur et la transparence.
em85 doss11Là où, il n’y a pas si longtemps, ces produits semblaient comme engloutis par les plafonds, ils en sont aujourd’hui les faire-valoir car, outre le raffinement du design, les luminaires offrent une lumière sculptée à l’envi qui ravive les plafonds. Orientée, dirigée, changeante, celle-ci éclaire aussi bien en direct qu'en indirect ou les deux, suit des scénarios qui renouvellent les ambiances au gré de l’utilisateur ou de l’exploitant. La marque Spittler, de Performance iN Lighting, a lancé à Light+Building la série SL 720, qui comprend suspensions, lignes continues et lampadaires sur pied. Dotés d’un diffuseur semi-transparent et d’une source lumineuse invisible, ces luminaires constituent une nouvelle génération de solutions d’éclairage de bureau innovante. Avec une épaisseur de 20 mm seulement, SL720 devient partie intégrante de l’architecture. Allumé, SL720 se transforme en un objet rayonnant d’une lumière directe/indirecte homogène. Dans sa forme rectangulaire, les flux lumineux vont de 6 000 lm à 9 000 lm, tandis que pour la suspension ronde, ils vont de 2 000 lm à 6 000 lm, en une température de couleur de 4 000 K pour les deux modèles. Le lampadaire propose, quant à lui, un flux de 17 000 lm et une version Tunable White (HCL) en indirect qui permet de faire varier la température de couleur de 2 700 K à 6 500 lm.
« Avec la suspension Lunexo LED, Trilux ouvre un nouveau chapitre de l’éclairage des bureaux : un confort d’éclairage amélioré (UGR19) et des possibilités de réglage individuel satisfont aux exigences et répondent aux situations les plus diverses. » C’est en ces termes qu’Éric Jacquot, directeur marketing, décrit ce luminaire à diffusion directe/directe. Lunexo LED offre de nombreuses possibilités de commande grâce au système de gestion d’éclairage LiveLink, notamment le réglage en fonction de la lumière du jour et la régulation automatique de l’intensité. Il est disponible avec une couleur de lumière de 3 000 K ou 4 000 K, mais aussi avec des solutions actives, qui permettent de faire les températures de couleur en toute souplesse de 2 700 K à 6 500 K. « La suspension existe avec un flux lumineux de 6 500 lm ou 8 800 lm, avec une répartition du flux lumineux directe ou indirecte. Le modèle en saillie comporte une part de lumière directe avec, au choix, 4 400 lm ou 5 500 lm », précise Éric Jacquot.
em85 doss12Chez Targetti, « ce qui importe avant tout, dans le projet d’aménagement d’un bureau, c’est de créer une ambiance agréable qui procure une sensation de bien-être. En éclairage, cela se traduit par l’adoption de systèmes innovants capables d’équilibrer les luminances par contrôle numérique de manière à mettre en scène une lumière efficace en mesure de dialoguer avec l’architecture et la lumière naturelle. Cartesio conjugue tous ces aspects avec un design aux surfaces délicates qui dialoguent avec la lumière en jouant avec les luminances de l’espace sans créer d’ombres nettes. » La gestion de la lumière peut être réalisée au moyen d’un système numérique, permettant de la moduler en fonction des besoins de l’espace et de celui qui l’occupe, en matière de quantité et de qualité de la lumière. L’écran diffuseur en PMMA micro-prismatique optimise l’émission des sources LED tout en garantissant des performances élevées (efficacité 101 lm/W) avec un flux allant jusqu’à 5 620 lm.

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Isabelle Arnaud



En savoir plus (liens Internet) :

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Disano
Feilo Sylvania
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Ledvance (Osram)
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