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 Solution technique - Novembre-Décembre 2015

Détection de présence et de mouvement


La détection intervient aujourd’hui comme un composant incontournable de l’éclairage et de l’installation électrique dans son ensemble. Les détecteurs sont toutefois loin d’être banalisés, car ils sont au cœur de l’installation, garants du confort des usagers, de la performance énergétique de l’éclairage et parfois même de la sécurité des personnes.

Ces dernières années, la détection de mouvement et de présence est devenue un incontournable des installations d’éclairage. Ce composant fut d’abord introduit pour des raisons de confort avant d’apparaître comme un des leviers de la performance énergétique du bâtiment. Qu’il s’agisse du logement, de bâtiments à usage tertiaire, industriel ou d’infrastructures, la détection tient à présent une place prépondérante.
La dernière réglementation thermique en date introduit d’ailleurs certaines obligations quant à la gestion de l’éclairage pour des locaux spécifiques (couloirs, parkings…)

Mouvement, présence et technologies
La majorité des détecteurs de mouvement et de présence utilisent le même principe physique de détection : le rayonnement infrarouge, qui permet la détection de sources de chaleur en mouvement. Ils ne se distinguent que par leurs paramètres techniques :
– le détecteur de mouvement est dédié à une occupation temporaire ;
– le détecteur de présence est utilisé pour une présence permanente.
Il existe également sur le marché des détecteurs à technologie hyperfréquences. Il s’agit de détecteurs autonomes et, dans certains cas, de détecteurs parfaitement intégrés à un luminaire, notamment pour des raisons anti-vandalisme. Les hyperfréquences peuvent également être sensibles à des déplacements de matière « non visibles », par exemple une descente d’eau usée dans un tuyau à proximité du capteur, le passage d’un ascenseur… La parade ? Disposer une plaque métallique qui crée alors un écran formant obstacle aux hyperfréquences (face au détecteur, mais aussi derrière celui-ci). Autre technologie : la détection par ultrasons. L’association des technologies infrarouges et ultrasons permet la détection de faibles mouvements.

 


Dans les ERP...

em80 ST1Les locaux pouvant recevoir plus de 50 personnes et les espaces de circulation ne doivent pas être plongés dans l’obscurité totale si un circuit est défaillant. Dans les espaces de circulation, il convient de relier un circuit luminaire sur trois à un interrupteur horaire afin de garantir un éclairage de veille pendant les heures d’occupation des locaux. Les autres circuits sont gérés par détection de mouvement. L’implantation des détecteurs doit se faire de façon à créer un chevauchement des zones de détection.


Contact TOR ou bus ?
Le détecteur traditionnel fait office d’interrupteur automatique dans le sens où il ferme un contact lors de la détection. Avec les détecteurs sur bus (KNX, Dali, DSI, LON…), le concepteur, l’installateur et l’exploitant peuvent simplifier l’installation filaire et jouer la carte du paramétrage zone par zone. Ces zones pouvant être reconfigurées à volonté et le détecteur pouvant être affilié différemment aux luminaires.
Recourir à une détection sur bus, c’est aussi élargir le spectre initial du capteur. La présence, le mouvement, voire la luminosité peuvent alors être exploités à plus haut niveau via le système de gestion technique global. Par ailleurs, le fait de relier un capteur à un bus élargit son rôle. Par exemple, il existe aujourd’hui des capteurs multicanaux de détection de mouvement capables de réagir différemment en fonction de l’heure et/ou de la température ambiante. Ils peuvent également être utilisés comme interrupteurs crépusculaires ou minuterie. C’est là un exemple d’intelligence décentralisée, paramétrable à distance.
En résumé, le capteur de mouvement/présence peut apporter bien plus encore que sa fonction native !

Bien poser son cahier des charges
Si les fabricants de capteurs proposent aujourd’hui des logiciels (en ligne ou sous la forme d’une application à exécuter sur un ordinateur) de choix des capteurs, ce n’est pas un hasard, car les gammes sont extrêmement larges et les cas d’application, très nombreux. Il faut cependant rester conscient des principales questions à se poser :
application dans l’habitat ou le tertiaire ;
– quel usage du local ;
– local borgne ou avec lumière du jour ;
– application intérieure ou extérieure (IP) ;
– pilotage de quel(s) type(s) de charge(s) ;
– intérêt d’une intégration au luminaire (anti-vandalisme) ;
– intérêt d’un capteur sur bus ou d’une relation maître/esclaves entre plus capteurs ;
– montage mural, au plafond, en saillie ou encastré (approche architecturale) ;
– raccordement sur boîtier avec précâblage rapide ;
– portée de détection ;
– réglage/paramétrage par télécommande ;
– quelle technologie de détection ;
– quelle consommation électrique en veille ;
.../...

Quelques précautions
em80 ST2Un détecteur apporte une fonction d’automatisme imaginée pour un usage donné. Mais l’utilisateur n’est pas toujours en phase avec cette notion d’usage. C’est pourquoi il importe dans certains cas de disposer un interrupteur manuel permettant de forcer le signal du détecteur. Il n’y a rien de plus pénible que de subir un automatisme qui ne correspond pas à l’usage souhaité à un instant donné. Par exemple, dans une salle de réunion, il importe de pouvoir éteindre les luminaires pendant une projection vidéo.
Autre précaution d’installation : il est important de ne pas monter les détecteurs infrarouges à proximité d’une source de chaleur (radiateur, bouche de soufflage d’air chaud, climatisation réversible…), faute de quoi le composant risque de réagir différemment des attentes.
Dans le cas d’un système d’éclairage organisé selon deux groupes électriquement séparés l’un de l’autre pour réduire significativement la possibilité d’une défaillance totale de l’éclairage, il est possible de relier un seul détecteur pouvant être relié, par conception, aux deux circuits d’alimentation séparés.
Enfin, il est utile de rappeler qu’un détecteur doit être paramétré correctement pour répondre aux promesses des études techniques. Dans cette optique, la télécommande (parfois intégrée à un smartphone à l’aide d’un accessoire) permet d’agir sur site sans perdre de temps.

Différents types de situations
Hall d’accueil – Un hall d’accueil nécessite un système qui s’allume automatiquement en présence des personnes et dont l’intensité varie suivant la luminosité naturelle. Dans les couloirs, l’éclairage ne doit s’allumer qu’au passage des personnes, et seulement si la lumière du jour est insuffisante.
Plateau de bureaux – Dans un open space, il est nécessaire de gérer les éclairages par îlot en fonction de la luminosité et de la présence des occupants. Les faibles mouvements dans cet espace de travail nécessitent une détection sensible.
Salle de réunion ̶– Dans une salle de réunion, il importe de piloter les éclairages, mais aussi les volets, l’écran, la ventilation… individuellement ou via des scénarios programmés.
Petits espaces de travail ̶– Ces lieux nécessitent allumage, extinction et variation automatiques des luminaires en fonction de la présence des personnes et suivant la lumière du jour. Le pilotage d’autres fonctions du bâtiment peut également être bien venu.
Salles de classe – ̶ Une salle de classe doit privilégier le confort des élèves en adaptant l’intensité des éclairages suivant le côté de la salle (côté fenêtres ou côté couloir). L’enseignant peut piloter l’éclairage du tableau. Tous les éclairages s’éteignent lorsque la salle est inoccupée.
Salle de restaurant ̶– Dans une salle de restaurant avec bar, il est nécessaire de créer des ambiances lumineuses (couleur et intensité) suivant les heures de repas.
Entrepôt et parking – Pour les espaces extérieurs ou soumis à des contraintes particulières, il faut disposer un éclairage adapté au passage de personnes. Dès l’entrée d’une personne, allumage automatique suivant la lumière du jour ; dans les allées, allumage automatique en fonction du passage de personnes et la lumière du jour. Quai de chargement : allumage et extinction automatiques suivant le passage de personnes et la lumière du jour.

Michel Laurent

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