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 Solution technique - Août-Septembre 2013

Un tableau de répartition parfait

 


Le tableau de répartition électrique, mais aussi l’indissociable coffret de communication, font de la gaine technique logement, un véritable centre névralgique. Pour cette raison, il est important de s’attarder sur le dimensionnement et le choix des équipements en conformité avec la norme et bien sûr avec les attentes des clients..

Rythmé par la norme NF C 15-100, le tableau électrique domestique ou destiné au petit tertiaire, rassemble un nombre de fonctionnalités croissant. Il se trouve au centre de plusieurs préoccupations actuelles :
- alimentation d’un véhicule électrique ;
- intégration des composants domotiques ;
- gestion de l’énergie ;
- comptage de l’énergie ;
- protection foudre.

 

La bonne taille et le bon placement
Pour une installation neuve, comme pour une rénovation lourde, la moindre des choses est alors de prévoir un nombre de modules et de rangs suffisamment important pour accueillir les futurs aménagements. Idéalement, il est judicieux de prévoir une marge bien supérieure à celle imposée par la norme. Opter pour des rangs de 18 modules, au lieu de 13, permet d’accroître confortablement la capacité sans recourir à des rangs supplémentaires. Cette problématique est à rapprocher de l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite notamment en habitat collectif et pour les programmes de construction de maisons individuelles (voir illustrations).
En maisons individuelles, afin de limiter les fuites d’air engendrées par les gaines électriques (entre les socles de prises et le tableau), la gaine technique logement peut judicieusement être placée dans le volume chauffé, et non plus dans le garage attenant.

 

Composer avec le tableau de communication
Bien qu’il ne soit pas le sujet de l’article, le tableau de communication doit évidemment être considéré au moment des choix. Car le design des enveloppes de répartition de puissance et de communication s’harmonise sérieusement. D’ailleurs, le passage quasi général aux coffrets de communication avec composants à fixer sur rail DIN, permet aux fabricants d’utiliser un tableau standard de l’offre courant fort légèrement aménagé pour composer le coffret de communication, quitte à remanier un peu les ouvertures du plastron.

 

 


Le plus important… pour votre client

 

Au-delà de l’aspect électrique et du câblage, trois points doivent être observés pour parfaire le tableau :
1) Aligner les plastrons des coffrets entre eux. Tout défaut d’alignement saute aux yeux, à l’image d’un interrupteur monté de travers… Certains tableaux prévoient par conception ce type de problème.
2) Fournir les plans électriques du tableau (c’est une obligation décrite dans la norme NF C 15-100, mais trop souvent oubliée).
3) Placer des portes de protection sur chaque tableau. Ce n’est pas une obligation, mais cela participe d’une part à éviter les manœuvres involontaires, avec les tableaux placés à faible hauteur (Loi “handicap oblige“) les leviers arrivent à la portée des jeunes enfants… Cela évite d’autre part l’empoussièrement et apporte une touche finale permettant de placer la GTL dans un espace habité sans pour autant la dissimuler.


 

Véhicule électrique : un circuit spécialisé
Afin de satisfaire aux exigences du décret 2011-873 (25 juillet 2011), la fiche d’interprétation F22 à la norme NF C 15-100, précise que les circuits destinés à la recharge de véhicules électriques sont des circuits spécialisés protégés en amont comme il se doit. Le décret s’applique aux permis de construire déposés après le 1er janvier 2012 pour les bâtiments neufs et aux bâtiments existants à compter du 1er janvier 2015. Pour les maisons individuelles, ce circuit est issu du tableau de répartition principal ou d’un tableau divisionnaire. Dans le cas d’un bâtiment collectif d’habitation, il est issu du tableau de répartition principal des parties communes (TGBT) ou d’un tableau divisionnaire des parties communes, ou encore d’un tableau de répartition d’un logement. Pour un bâtiment à usage tertiaire, ce circuit provient du TGBT ou d’un tableau divisionnaire.

Tableau

Domotique, comptage…
Les composants de domotique centralisée disposés en tableau ou même de simples horloges ou variateurs dédiés à l’éclairage, occupent rapidement la totalité d’un ou plusieurs rangs. Il est bien sûr envisageable d’ajouter un coffret attenant, mais encore faut-il pouvoir le faire sans contraintes d’encombrement. C’est pour cette raison, que prévoir de l’espace dans la perspective d’implanter des fonctions automatisées facilitera sans nul doute le passage à l’acte de l’occupant. De fait, les coûts de remplacement du tableau ou de modifications lourdes ne viendront pas alourdir ceux de l’installation domotique.
La gestion de l’énergie devient également un sujet incontournable pour la décennie engagée. Si l’obligation de sous-comptage annoncée jusqu’alors dans le cadre de la RT2012 fait place dans la plupart des cas à une simple estimation, la problématique n’est que partie remise, car la maîtrise des consommations d’énergie passe d’abord par l’état des lieux détaillé de ses consommations. D’ailleurs, de nombreuses offres de solutions de sous-comptage sont aujourd’hui disponibles et prêtes à être intégrées dans le tableau (interface utilisateur sur le tableau ou déportée par liaison radio).
Pour les immeubles tertiaires, certains fabricants réfléchissent à faire converger dans le tableau électrique les problématiques de comptage de l’eau, du gaz, de l’électricité ou encore de la chaleur… On s’oriente globalement vers une prise en compte dans le tableau, de l’ensemble des énergies du bâtiment. Le tableau électrique reste le mieux placé pour cela !

 

…et smart grid
Communicant, notamment grâce aux solutions de comptage et à l’utilisation d’actionneurs permettant d’ouvrir et de fermer des circuits, le tableau de répartition de demain aura la capacité à déléguer la gestion de certaines charges non critiques. Il s’agit par exemple d’actions de délestage et de relestage pilotées à distance par le gestionnaire de réseau. L’ère de la souplesse tarifaire va influencer jusqu’à la conception même du tableau.
Parmi les enjeux, le tableau électrique devra à terme savoir gérer l’auto-consommation d’énergie. On peut aussi envisager son rôle d’arbitrage en temps réel quant à la gestion des autres énergies consommées dans le logement. Le tableau électrique a donc une valeur ajoutée indéniable face à la réglementation thermique et à ce que l’on pourra qualifier plus largement à terme de réglementation énergétique.
En contrepartie du déploiement de l’intelligence dans le tableau, le câblage devra être simplifié. On peut facilement supposer que les composants de mesure de puissance et de comptage seront intégrés dans les appareillages modulaires.

 

Câblage rapide
Si le peigne horizontal est proposé depuis de nombreuses années par les offreurs, le peigne vertical fait quant à lui l’objet d’une généralisation plus récente. On notera aussi l’intérêt du peigne horizontal triphasé permettant l’équilibrage grâce à une barre de cuivre étagée.
Cependant, les appareillages de tableau à vis remportent encore un vif succès, pour les installations réalisées dans le cadre d’actions de maintenance ou de réhabilitation partielle, mais aussi par habitude.

 

Michel Laurent

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