Visite d'usine
HellermannTyton imagine l’environnement des câbles
Le spécialiste de l’environnement des câbles s’intéresse aux besoins des électriciens, mais aussi à l’industrie des transports. De multiples marchés pour lesquels HellermannTyton affûte des référentiels qualité des plus pointus. En France, la filiale du groupe germano-britannique emploie 90 personnes et se déclare libre de toute créativité, afin d’enrichir un catalogue déjà épais de 500 pages. Visite guidée...
Implantée à Trappes (Yvelines), la filiale française d’HellermannTyton abrite le service marketing, l’équipe de vente, un bureau d’études, un site de production de pièces plastique et un centre logistique. Les métiers d’HellermannTyton, que sont l’identification des câbles, leur protection et leur fixation (et plus récemment leur connexion), valent au groupe d’être reconnu par les électriciens. Mais ces électriciens ne savent peut-être pas que l’entreprise travaille en grande partie pour les industriels de l’automobile, du ferroviaire et de l’aéronautique. Airbus, Alstom, Bombardier, Dassault, SNCF en sont quelques exemples. Derrière ce portefeuille de grands comptes, le spécialiste de la petite pièce plastique sur mesure ou de grande série, laisse entrevoir une organisation rodée à la qualité et au respect des délais.
120 millions de pièces
En 1992, lorsque la filiale entre dans les murs de son actuel site, la production plafonne à 30 millions de pièces plastique moulées par an. Cette année, ce sont 120 millions de pièces qui sortiront des 19 presses à injecter de 45 à 150 tonnes, disposées sur les 800 m2 de l’atelier. Ici, 22 opérateurs et régleurs assurent la production en “3x8” du lundi au vendredi. Sur une année, 450 tonnes de matière plastique sont consommées, dont une grande part de polyamides, notamment utilisés pour la tenue en température, afin de répondre aux stricts cahiers des charges de l’industrie automobile.
Optimisation des actifs
Outre les actions de maintenance préventive effectuées sur les presses à injecter, une politique de maintenance prédictive permet d’optimiser les coûts et les arrêts machines : « Deux fois par an, nous faisons analyser l’huile de nos presses hydrauliques, explique Sylvain Bonno, responsable production. Ainsi, nous ne remplaçons l’huile qu’en cas de nécessité. Nous améliorons alors le bilan en terme de disponibilité des outils et du point de vue environnemental. » Et Bernard Klein, responsable qualité et environnement de compléter : « De 4 000 litres d’huile par an, nous avons abaissé la consommation à 1 000 litres ! »
Dans le cadre de ses derniers investissements, HellermannTyton s’est tourné vers des presses à injecter entièrement électriques. « Il s’agit de machines plus rapides, plus précises, moins bruyantes et n’utilisant pas d’huile », approuve Sylvain Bonno.
Qualité : un mot d’ordre concret
ISO 9001 (version 2000), ISO TS 16949 pour l’industrie automobile (plus exigeante que l’ISO 9001 en terme de conception, d’étude, de traçabilité et de contrôle en production), passage de l’EN 9100 pour l’industrie aéronautique (très exigeante en terme de qualité et de traçabilité)... N’en jetez plus ! HellermannTyton a acquis et entretient les sésames indispensables pour pouvoir travailler avec ses clients industriels.
Et l’ISO 14001 ? « C’est tout l’aspect environnemental de notre développement, explique Bernard Klein, responsable qualité et environnement. En appliquant ce référentiel normatif, nous avons concrètement atteint deux objectifs : réduire la consommation d’électricité sur le site ainsi que l’utilisation d’emballages. »
En deux ans, HellermannTyton a réduit sa consommation électrique de 18 % sur son site de Trappes, à chiffre d’affaires constant. « Nous sommes arrivés à ces résultats avec beaucoup de bon sens et des investissements rentabilisés en moins de 6 mois ! » Coté emballages, la réduction s’affiche à - 11 % en deux ans, notamment grâce à l’utilisation de caisses navettes plastiques. L’entreprise et ses salariés poursuivent leurs efforts...
Du coté du laboratoire, des tests de vieillissement sont effectués sur les produits issus des presses à injecter. La tenue en température, les essais de rupture à l’aide d’un dynamomètre, tout comme les forces d’insertion ou d’arrachement sont également poussés à bout lors de tests destructifs.
Un outillage adapté
Le leader mondial du collier de serrage accompagne ses clients en leur proposant une gamme d’outillages de pose manuels ou automatiques. Les outils automatiques, surtout utilisés dans l’industrie, permettent de lutter contre l’apparition de troubles musculo-scelletiques (TMS). « Ici, nous pouvons adapter les outils aux besoins spécifiques de nos clients ou en effectuer la maintenance via notre service après-vente. Plus généralement nous souhaitons développer notre offre d’outils spécifiques. »
Réorganisation et agrandissement
L’entreprise vient de vivre une réorganisation de ses différents services et de sa logistique. Il faut dire que l’activité du site s’accroît de façon régulière depuis 3 ans. La partie du site dédiée à la logistique des expéditions était en passe de devenir “le” goulot d’étranglement de l’entreprise. C’est pourquoi depuis le 15 septembre, un investissement de 600 k€ a permis d’augmenter la capacité de stockage de 1 000 m2 et d’améliorer les infrastructures d’accès. Cela porte le potentiel de stockage de 800 à 1 400 palettes ! « Il s’agissait de réorganiser les flux logistiques pour une plus grande performance », explique Jean-Marc Leclercq, responsable logistique.
Jean-Baptiste Humann, a par ailleurs souhaité réorganiser les plateaux de bureaux, en regroupant d’une part le marketing, la vente et le bureau d’études, et d’autre part les fonctions support avec les services généraux. « Ce schéma est à présent plus logique et propice à notre développement. » Bernard Klein, responsable qualité et environnement d’ajouter : « Cette réorganisation physique de notre environnement de travail dans l’entreprise, entre en cohérence avec les différents process du système qualité ISO. »
Sur le terrain, la zone initiale “grand Sud Est” se scinde en deux pour donner naissance à une force de vente PACA. Par ailleurs, un deuxième vendeur devrait rejoindre l’équipe de vente Ile-de-France.
Logistique à la carte
Les exigences des clients industriels, des sous-traitants automobiles ou encore des distributeurs de matériels électriques ne sont pas identiques : « Cela induit dans notre équipe logistique une véritable organisation spécifique, souligne Jean-Marc Leclercq, responsable logistique. C’est pourquoi nous sommes parfois amenés à conditionner les produits de façon spécifique et à les étiqueter selon les références client. » Exemple de souplesse logistique : avec certains de ses clients, HellermannTyton utilise de façon expérimentale, des bacs plastiques navette, avec pour objectif de réduire les emballages en carton. « Nous travaillons donc client par client. Des clients connus par l’ensemble de nos magasiniers. » Lorsque les produits sont disponibles sur site, la commande fait l’objet d’une expédition le jour même.
Chaque jour, l’équivalent de 60 à 80 palettes sont expédiées chez les clients, pour une centaine de commandes traitées. Fin 2008, le rythme quotidien devrait atteindre la centaine de palettes « Mais une ou deux fois par mois, nous répondons à un pic de demande pour lequel nous expédions jusqu’à 200 palettes ! », confie un préparateur.
Chiffres - HellermannTyton en France :
HellermannTyton France prévoit de réaliser un chiffre d’affaires 2008 de 22 M€ (20 M€ en 2007 et 18 M€ en 2006). En 2007, la filiale française a réalisé 10 M€ de C.A. auprès de l’industrie automobile, 8,5 M€ avec des produits issus d’autres sites de production et 1,5 M€ à l’export. Tout comme les autres filiales européennes, la filiale française du groupe germano-britannique reporte à l’entité allemande. Le siège de la holding du groupe HellermannTyton se situe en Grande-Bretagne sous la présidence de Steve Salmon.
Attentif à la distribution
Quelle ligne directrice pour la filiale française d’HellermannTyton ? « Nous développer auprès de la distribution en y amenant également des clients industriels. Nous cherchons par ailleurs à créer des partenariats avec les grands installateurs nationaux, explique Jean-Baptiste Humann, directeur général. Il s’agit aussi de développer de nouveaux produits, aussi bien pour les électriciens que pour nos clients de l’industrie aéronautique ou automobile. »
En 2008, HellermannTyton France devrait réaliser 23 % de son chiffre d’affaires via la distribution, contre 17 % en 2007. Quant au catalogue de produits dédiés aux électriciens, celui-ci est vendu cette année à 45 % via les distributeurs, contre 35 % en 2007. « Le mouvement est engagé ! », lance Jean-Baptiste Humann.
Nouveaux produits et nouvelles applications
La filiale française d’HellermannTyton dispose de toutes les aptitudes au lancement de nouveaux produits, tout comme de nouvelles applications. Une indépendance créative. « Nous avons par exemple mis au point un système d’étiquettes codées à appliquer sur les mâts d’éclairage public pour les identifier, explique Jean-Baptiste Humann. Ainsi, un technicien qui effectue une tournée muni d’un PDA à lecteur de code à barre peut cocher les interventions à effectuer sur le parc d’éclairage de la ville. À l’aide d’un logiciel embarqué très simple, il n’aura qu’à imprimer automatiquement le rapport de retour à son bureau. »
Rappelons que le best seller d’identification des fils et des câbles, le WIC, est née du bureau d’études de Trappes et demeure toujours en production. Les colliers larges série LPH, surtout utilisés sur les chemins de câbles, sont également produits à Trappes. De même que les chevilles support de lanières.
Michel Laurent
